Dans ce roman protéiforme, on suit Dimitri Marguerite, jeune reporter à l’AFP, dans 2 histoires, les « comédies françaises » :
La première est celle de Dimitri, personnage curieux, idéaliste, irrésolu, cultivé, brillant, toujours à l’affut de rencontres et de moments forts, croyant au hasard et aux coïncidences (la même femme croisée plusieurs fois en plusieurs lieux…), à la forte sensibilité, qui peine à vivre dans le réel, qui deviendra après de grandes études, lobbyiste puis reporter à l’AFP. Il réfléchit à écrire, roman dans le roman, la rencontre décisive entre Max Ernst et Jackson Pollock en 1942 (passionnante digression).
La seconde est son enquête sur l’échec peu connu l’invention du datagramme par Louis Pouzin et l’abandon du projet par Valéry Giscard d’Estaing en 1974 sous le lobby d’Ambroise Roux, puissant et fascinant capitaine d’industrie. Le projet, repris par les Américains, deviendra Internet alors que la France se tournera vers le Minitel.
On suit ainsi ses investigations et réflexions, ses rencontres, ses obsessions, ses rêves dans un roman dense, extrêmement bien renseigné au style soigné et fluide, à l’humour grinçant