Un soir de canicule dans un camping 3 étoiles des Landes, Léonard, un adolescent mal dans sa peau, se tient à l’écart de la fête et de la joie. Il assiste sans réagir à la mort d’Oscar, un autre jeune, étranglé ivre par les cordes d’une balançoire. Léonard décide sans raison d’aller enterrer le corps dans la plage.
Le récit est celui de la journée du lendemain, sa dernière au camping, la plus chaude de l’été entre culpabilité, silence, états d’âmes, réflexions, rejet des amusements factices et imposés et surtout, premier émoi amoureux, Luce. Léonard va-t-il se dénoncer ? Le corps sera-t-il découvert ? Peut-on s’amuser, discuter, flirter lorsque l’on sait qu’un corps git sous la plage à cause de nous ? Une existence peut-elle être oublié par tous ?
Le récit s’inscrit dans une unité de temps (un peu plus d’une journée), de lieu (le camping) et d’action (tour et détours entre camping et plages). L’écriture est sèche, nerveuse par phrases courtes et percutantes. Le style retranscrit ainsi bien l’atmosphère étouffante et enfiévré du camping, les malaises de Léonard, l’oubli des individus dans une masse uniforme de vacanciers, l’injonction permanente au bonheur et au plaisir et distille le suspense sur l’issue de cette journée.
Un premier roman efficace et prometteur de Victor Jestin, 25 ans.